Questions-réponses de mai avec Ross Millard

mai 30, 2016

Mieux connu comme co-fondateur du groupe post-punk du Nord The Futureheads, le musicien et auteur-compositeur Ross Millard n'est pas du genre à laisser pousser l'herbe sous ses pieds. Il est également artiste et graveur et, dans son rôle de directeur artistique, a aidé à organiser le Split Festival à Sunderland. Ross continue d'écrire et de jouer de la nouvelle musique, donc ce fut un réel plaisir de le rencontrer récemment pour découvrir ce qu'il a fait et avec qui il a travaillé…

Photo: Ian West

Depuis que vous avez mis les Futureheads en pause temporaire en 2013, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur certains des nouveaux projets sur lesquels vous avez travaillé ?

J'ai joué de la guitare avec Frankie & The Heartstrings – des amis de longue date de Sunderland. Nous avons sorti un disque l'année dernière et j'espère qu'il y en aura un autre l'année prochaine. J'ai lancé mon propre groupe appelé Drifts - nous avons un EP sorti et d'autres à venir dans les 6 prochains mois environ. J'ai également travaillé sur deux projets de théâtre – écrire des chansons/partitions et jouer sur scène. Cela a été vraiment satisfaisant, car c'est une discipline très différente, et j'ai aimé travailler avec des acteurs et des réalisateurs car l'approche du spectacle global est assez différente de « faire un groupe ».

Vous n'êtes qu'un jeune homme, mais si vous réfléchissez à votre carrière jusqu'à présent, y a-t-il un travail qui vous donne la plus grande satisfaction ?

C'est une question à laquelle il est impossible de répondre parce que je ne pense pas que vous recherchiez vraiment la gratification après avoir enregistré un disque ou fait une performance. Je préfère penser à tout comme existant à ce moment-là, et ensuite vous essayez de tourner votre attention vers autre chose et de vous arrêter de regarder en arrière parce que je ne crois pas vraiment qu'il y ait beaucoup de gratification dans le passé, pour ainsi dire. Si nous parlons de réalisations, je suppose que la sortie du premier album de Futureheads a été un jalon important car il a sans aucun doute changé le chemin du reste de ma vie.

Vous avez fait du bon travail d'impression ces derniers temps et avez eu des commandes pour concevoir des illustrations pour des concerts comme le festival BBC 6Music. Vous avez également écrit de nouvelles musiques, alors qu'est-ce qui vous inspire la créativité ?

L'ouverture, je suppose. Une bonne histoire. Un point de départ. Un espace calme et une pensée immersive. La vie peut se remplir d'administration si vous le permettez, il est donc vital de s'assurer que vous pouvez consacrer du temps à la création de choses.

Dérives : XR3i

Avez-vous des ambitions personnelles encore inachevées ou êtes-vous simplement concentré sur le moment ?

Je suis un peu vagabond, pour être honnête. Je ne crois pas aux plans à long terme ni aux rêves non réalisés. J'aime vraiment travailler avec d'autres personnes créatives et démarrer des groupes, élaborer des plans et juste craquer. Il y a une grande magie à voir où votre travail vous mène, que ce soit en termes de voyages, de rencontres ou de quoi que ce soit, vraiment.

Selon vous, qui a été la personne la plus influente de votre vie et pourquoi ?

C'est une question à laquelle il est difficile de répondre parce que j'essaie de ne pas regarder les gens de cette façon. La scène d'où vient mon groupe, et en fait la philosophie de Sunderland en tant que ville en général, est d'uniformiser les règles du jeu, de ne pas mettre les gens sur des piédestaux et d'avoir du respect sans nécessairement avoir des héros. J'ai une vision assez fataliste de ce genre de choses, je suppose. Je pense que nous quatre dans The Futureheads avons exercé une influence similaire les uns sur les autres au fil des ans, et ces relations et cette chimie ont été parmi les plus vitales que j'aie jamais eues/expérimentées (si vous voyez ce que je veux dire). Pas de héros, mec. Certainement pas.

La vie d'un musicien ou d'un artiste semble souvent être faite de hauts et de bas, alors quelle est, selon vous, l'expérience la plus difficile que vous ayez vécue ?

Je suppose que l'expérience la plus difficile a été une expérience à long terme, être impliqué dans l'industrie de la musique et avoir sa créativité mise à la disposition du public. Il est essentiel que vous soyez capable de prendre le dur avec le doux et il est facile de voir pourquoi certains musiciens, acteurs, écrivains deviennent fous avec le processus. Votre ego peut parfois prendre un sacré coup si vous le permettez. Il est important de pouvoir vous sortir de cet espace dirigé par l'ego où les gens critiquent votre travail et vous disent que vous êtes génial ou terrible. Je pense qu'il est préférable d'apprendre à ne pas vraiment s'en soucier, tant que vous gardez le désir de produire du travail en vous.

Selon vous, quelle décennie au cours des 100 dernières années a le plus façonné la culture britannique et laquelle a eu le plus grand impact sur vous ?

Eh bien, je pense que la cupidité, l'opportunisme et l'égocentrisme des années 1980 semblent encore prévaloir aujourd'hui, donc si je devais répondre à cette question incroyablement difficile, je dirais cela. Je pense que la plupart des gens de mon âge (33 ans) ont un problème d'ego. Je sais que cela semble horrible, mais nous avons été élevés dans l'idée que nous excellons tous et que nous avons des talents spéciaux et naturels. Je ne pense pas que c'était comme ça dans les années 40, 50, 60, par exemple. C'est dangereux. Et cela peut laisser les gens se sentir sérieusement déprimés lorsque leur vie ne se déroule pas comme ils l'avaient planifiée.

Quant à la décennie qui a eu le plus d'impact sur moi – enfin, les années 1990 sans aucun doute. Mes années de formation, où j'ai découvert la musique, le football, l'art et ainsi de suite.

Pensez-vous que le style est important ou est-ce une superficialité inutile ?

Je pense qu'une esthétique brute est importante. Que ce soit dans vos vêtements, dans votre visage ou dans les choses que vous dites, j'apprécie le comportement.

Si vous pouviez conserver un souvenir de votre vie pour toujours, quel serait-il ?

Rencontrer ma copine pour la première fois.

Quelle est la chose la plus drôle que vous ayez jamais vue

Futureheads jouait un festival en Belgique quelque part sur une grande scène en plein air. Quelqu'un a fait flotter un ballon sur scène et je me souviens de Jaff (notre bassiste), qui serait le premier à admettre qu'il est très soucieux du style, prenant un énorme coup de pied à ce ballon alors qu'il jouait de la basse. Il l'a raté, a glissé et s'est cogné le cul devant une foule de dizaines de milliers de personnes. Ça ressort...

Où habitez-vous et qu'en pensez-vous ?

Je vis à Newcastle et l'ai fait pendant 16 ans. Je passe du temps à Sunderland probablement tous les jours aussi, donc je suppose que j'appelle la maison du Nord-Est. J'aime ça parce que Newcastle est une véritable "ville" sans être énorme. J'ai beaucoup d'amis ici et c'est facile de s'impliquer dans de nouveaux projets, plans et c'est une bonne ville pour s'occuper. Sunderland est super parce que les gens et l'esprit de la ville sont si forts. Il se passe beaucoup de choses passionnantes à Sunderland en ce moment.

Quelle est ta ville préférée sur la planète et pourquoi ?

Question difficile, mais j'adore Berlin. Vous sentez une accessibilité que vous pouvez impliquer dans les choses, il y a des choses passionnantes et artistiques qui se passent à chaque coin de rue, il y a une belle architecture et beaucoup d'histoire.

Quel est votre endroit préféré pour vous évader et vous détendre ?

J'aime aller à North Berwick pour faire ça. Si vous voulez réfléchir un peu, vous devez être près de la côte, je pense.